Samedi 8 mars, 14 h, sous un soleil presque printanier, après un discours de son organisatrice, Anne Kongchanh, sur la femme sportive, se lance le tournoi des femmes. Depuis 2023, cet événement rassemble chaque année, à l’occasion de la journée de la femme, des pratiquantes de tous niveaux, pour leur donner une occasion de découvrir comment se déroule un tournoi et fortes de cette expérience, les encourager à participer à des tournois homologués. Les hommes souhaitant soutenir cette initiative peuvent participer à la préparation et faire staff durant le tournoi.
Cette année, pour la première fois, l’événement dure deux jours. La première journée est un préambule, une occasion de pratiquer le port du kimono, tasuki sabaki et hadanugi. Tout le monde arbore des couleurs chatoyantes car les personnes ne possédant pas leur propre kimono peuvent en emprunter un. Les pratiquants et pratiquantes ont ensuite l’occasion d’appliquer tout ce qu’ils ont appris lors d’un sharei mixte en kimono où l’accent est mis sur l’harmonie homme/femme dans le taihai. La journée se clôture vers 17 h 30 après un peu de tir libre sur un azuchi orné de ballons.
La seconde journée commence à 8 h 30 avec des invités surprise. Nicolas Ladron De Guevara et Vincent Payen qui assurent les rôles directeurs de tournoi. Après le salut, les quatre plus hautes gradées (Kuniko Matsumoto, Mitsuha Koikawa, Anne Kongchanh et Elsa Ducurtil) sont invitées à réaliser un mochi mato sharei corrigé par Vincent, qui enchaîne sur une explication détaillée du rythme de tournoi pendant que le staff masculin prépare la suite des événements.
Commencent alors les tirs d’ajustement organisés sous forme d’un jeu à gages sur le thème du hina matsuri (célébration japonaise en l’honneur des jeunes filles). Des illustrations de poupées hina sont placées tout autour des matos et quiconque les « casse » d’une flèche se verra servir une demi-cuillère à café de pâte de crevettes épicée. L’expérience n’est heureusement pas si désagréable, à condition d’aimer la nourriture épicée.
L’appétit ouvert par les épices, il est l’heure de déjeuner. Le repas se transforme en véritable festin grâce aux plats apportés par quelques passionnés de cuisine. Le panel va des beignets de porc d’Anne, au poulet en sauce de Valérie, en passant par les sandwichs végétariens de Chris, sans oublier de magnifiques gâteaux pour le dessert.
C’est donc bien ancrés au sol que les pratiquantes et le staff s’attellent aux douze flèches du « tournoi de femmes » à proprement parler. L’événement est organisé en parallèle à Nantes, Cruseilles et Nancy, les trois lieux étant coordonnés par une visioconférence Teams. Après de nombreux très beaux tirs, le tournoi s’achève. Un tir de départage par enkin est réalisé pour l’attribution de la cinquième place, afin de montrer comment cela se passe et finalement les résultats tombent. Première place Anne Kongchanh, seconde place Aiko Hayashi, troisième place Morgane Schwenzer. Le prix du style est décerné à Aiko Hayashi.
Ainsi s’achève ce tournoi des femmes après un jour et demi de partage de convivialité et d’apprentissage.
Le lendemain, alors que nous essayons de reprendre le rythme après un weekend si riche, nous recevons d’Anne le message de remerciement suivant:
« Surtout un très grand remerciement des plus chaleureux à tous les membres du staff qui nous ont été d’un grand soutien durant ces deux jours.
À Miyabi pour son petit livret Japan Culture
À Cathy, Chris, Valérie, Feriel et tous nos Top Chefs qui nous ont redonné de la force avec des plats, de la douceur avec leurs délicieuses pâtisseries maison.
À Mani et Maël pour toutes les photos qui ont été prises
À toutes celles et ceux qui ont œuvré dans l’ombre pour le Tournoi des Femmes.
Un très grand merci à Vincent sensei et Nicolas sensei de nous avoir accompagné tout le long en tant que Directeur de tournoi, d’avoir été parmi nous tous en soutien à l’équipe staff et avoir transmis leurs connaissances sur les taikai à chacun d’entre nous. »
Je tiens à y ajouter : un grand merci à Anne d’organiser chaque année ce magnifique événement et de participer à faire de la communauté du kyūdō français un endroit plus chaleureux.
Charles Barbier
Photo @ Mani & Maël
